La faulx
Tout part de là, cette envie de moins, la mort du tracteur tondeuse m’a poussé à revoir mon organisation au jardin. Marre de devoir vidanger, remplir d’essences, s’occuper des bougies, des courroies des lames, de l’aiguisage de ces dernières. Alors lorsque mon valeureux destrier à quitter ce monde j’ai opté pour la faulx.
La faulx est utilisée depuis des siècles, le mécanisme parait tout simple et il l’est. Son utilisation en revanche doit être rigoureuse, appliquée.
La faulx est constituée d’un manche avec deux poignées ou l’on vient placer une lame au bout. Par simple mouvement des bras la lame parcourt un demi-cercle (180°) et, au contact de la végétation, coupe cette dernière.
Pendant un an j’ai utilisé une lame de 70cm de la taillanderie italienne Falci. Débutant, j’avais du mal à la battre et la fauche s’est avérée plus dur au fur et à mesure.
Depuis Novembre 2023 je fauche avec une lame Fux Garden de 60cm (taillanderie autrichienne). Le battage me semble plus facile, il faut dire qu’un résident à l’EHPAD m’a montré comment bien battre sa lame.
La lamenplud courte et plus légère fauche à merveille ma prairie dense, tout comme le jardin. Un plaisir.
Le fil (~ deux ou trois millimètres) de la lame doit être aiguisée toutes les cinq minutes avec une pierre pour l’affuter et après une bonne journée de fauche (~ huit heures) elle doit être battue avec un marteau à battre sur une enclumette afin d’étirer le fil pour qu’il retrouve son redoutable tranchant.
Petits conseils d’un débutant
Pour acheter du matériel de qualité, deux addresses en France:
La Frontière, uniquement Falci plus des hâches, serpesnet limes
Prendre le temps de bien régler les angles
- La lame avec le sol (~ 8 millimètres)
- Le manche avec la lame (plus il est ouvert plus il coupe en quantité, mais il requiert plus de technique et plus de force. Il est préférable d’avoir un angle fermé pour faucher tranquillement.)
S’appliquer à avoir un geste de coupe naturel, léger
- Ce n’est pas le buste qui force mais le mouvement qui travaille. Il est possible d’accentuer légèrement la force de coupe en tirant doucement avec le bras gauche lors de la coupe, ramenant ainsi ce dernier au niveau de la poche arrière gauche. Le buste suit la lame, l’inertie du corps est d’abord concentrée sur la jambe droite puis lors de la coupe elle se déplace sur la jambe gauche.
- Ne pas voir trop grand dans l’amplitude du mouvement
- Avancer le pied droit de la largeur de la lame à la fin du mouvement aller
- Puis avancer le pied gauche lors du mouvement de retour
Aiguiser dès que l’on sent une résistance
- Prendre la lame pointe vers la droite
- Sur le côté non-visible, aiguisez en biais de gauche à droite par de petit mouvement de haut en bas en se déplaçant sur le fil, la pierre ayant un angle de ~ quarante-cinq degrés
- De l’autre côté, adopter un mouvement presque identique, l’angle un peu plus ouvert.
Le tranchant du fil peut être vérifier avec la technique du pouce
- Retourner la lame et placer l’ongle de votre pouce sur le fil côté non-visible
- Faire une légère pression sur le fil en pivotant votre ongle
- Le fil doit légèrement onduler, si ce n’est pas le cas il faut l’aiguiser voir le battre.
Pour régler la hauteur du manche :
J’ai mis du temps à comprendre l’importance de ce réglage, et une fois bien ajustée la fauche n’a plus rien à voir. La poignée du haut (main gauche pour les droitiers) doit être placée à une coudée de celle du bas.
- Appuyer son coude sur la poignée du bas
- tendre le bras et la main en direction des trous du haut
- Fixer la poignée au trou le plus proche de l’extrémité de votre main.
- Rajouter cinq centimètres si vous trouvez que votre espacement n’est pas optimal.
Il est également possible de régler son manche en ajustant en premier la poignée de la main gauche afin qu’elle arrive au niveau des épaules. Reste ensuite à ajuster la deuxième pour qu’elle se trouve à une coudée de la première.
Avec ce réglage je remarque que la poignée de droite est plus haute qu’avec la première méthode. En revanche, j’ai l’impression que la fauche est plus facile, moins résistante avec ce réglage. En pratiquant on arrive presque à ne pas du tout forcer, ni même mettre une grande vitesse lors de la fauche.
Et pour une session relaxante, sans efforts, il suffit alors de vérouiller ses bras et de simplement accompagner la lame avec le buste.
Il se peut que la lame nécessite une légère élévation supplémentaire lorsque vous vous attaquez à de l’herbe trop dense pour éviter que la lame se coince dans la terre. En général lorsque vous achetez une faulx, différentes cales sont livrées avec.
Pour ma part j’utilise une cale avec une inclinaison de cinq millimètres, en bois.
Bonne fauche !